CLARTEREAL

Des idées pour une perspective sociétale meilleure ...


VIII - Des concepts et des vocables pour mieux penser

des concepts plus justes pour mieux maîtriser la complexité

fabriquer au besoin des vocables mieux adaptés

Cette section est le fruit d'une démarche de chercheur, avec l'habitude de fabriquer les vocables qui paraissent nécessaires d'une part pour le bon déroulement d'une pensée claire et d'autre part pour avancer dans ce que les nouveaux vocables permettent d'abord d'entrevoir et ensuite de maîtriser.

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VIII-1. Néologiser : une démarche parfois nécessaire

Le langage que nous utilisons couramment est issu du fruit de l'histoire et très peu des travaux de linguistes, ce qui est certainement regrettable.

Des mots, parfois sociétalement très lourds par leur portée, sont liés à la sémantique qu'ils ont "fini par acquérir", au fil des usages et avec les variations qu'ils impliquent. Ainsi "américain", est porteur de "uessaïen", ce qui n'est pas anodin, au point où nous en sommes, et ce qui justifie les propositions diverses pour clarifier les discours.

Il ne faut pas rester dans la "légalité académique" des vocables que nous sommes en droit d'utiliser et ne pas hésiter à créer des néologismes. Cela peut être enrichissant, moins que la création monétaire, mais c'est sans doute plus aisément partageable.

Il y aussi un autre chemin, qui est plus commun, le détournement de vocables existant (néologisme de sens). On peut citer ici le langage des "mathématiques modernes" comme tout à fait typique, à la fois des clarifications et des confusions qu'il a pu apporter. Un nouveau vocable, dédié à la signification dont il devient porteur, est moins source de confusion.

Propriété évidente mais sur laquelle il faut insister, un vocable permet de mieux cerner une idée ou un concept. Il est utilisable partout "à la place d'un long discours qui est contenu dans sa définition".

De plus, propriété essentielle, la définition est "affinable", affinage sinon impossible (ou compliqué de manière dissuasive), avec l'éparpillement des inévitables redites dans des discours nécessairement plus lourds et plus complexes. On arrive inévitablement à des différences "de fait" qui compliquent les choses.

On peut facilement comprendre que l'affinage d'une définition est très souvent obligatoire, l'utilisation du vocable dans les discours faisant progressivement apparaître les contraintes, les nuances nécessaires et les conflits éventuels.

Cela dit, pour que les textes restent facilement appréhendables, il n'était pas possible, dans ce blog, d'entrer d'emblée dans la création de vocables, à quelques exceptions près difficilement contournables ("uessaïen" par exemple).

Donc, sauf exceptions, les vocables créés n'ont pas été utilisés dans les sections précédentes. La rédaction de ces sections n'en a pas toujours été facilitée car les idées et concepts évoqués ici sont essentiels. Il en résulte que des choses n'ont pas pu être dites dans les sections précédentes, faute d'un langage approprié.

On trouvera donc souvent ici, ce qui peut-être dit "autrement", dans une approche naturelle faisant apparaître les vocables "ajoutés" comme "éclairant" le discours.

VIII-2. L'approche : "société civile" + "système sociétal"

Approcher séparément les deux concepts s'est révélé artificiel et contreproductif, tellement il y a imbrication, ce qui nous amène assez directement à un concept unique englobant "société civile" + "système sociétal" (voir plus loin ce qui concerne la "systocive")

Il devient important ici (et pas vraiment avant) de chercher une définition convenable pour "société civile". Internet et un moteur de recherche ont donné "13 800 000" résultats pour "définition de société civile".

Disons tout de suite que "domaine de la vie sociale civile organisée qui est volontaire, largement autossuffisant et autonome de l'Etat" (Wikipedia) ne semble pas convenir.

On peut avancer en proposant prudemment une première définition :

société civile : l'ensemble des individus qui cohabitent dans une communauté, dans un village, une cité ou une nation (plus que "nation" reste encore délicat à considérer).

Avec ce début de définition, "l'individu" est l'élément sociétal de base, qui devra pouvoir vivre au mieux dans cette "société civile" dont il fait partie.

La situation de l'Etat "par rapport" à la "société civile" est a préciser avec soin, mais ne peut pas encore l'être car elle nécessite d'autres idées.

A quelques exceptions près (sociétalement importantes), l'individu, le "sociétaire", est à des moments divers dans un rôle "sociétal", par exemple dans l'exercice de son métier, qui paraît difficilement lié à quelque chose d'inutile (les "traders" seraient-ils une exception ?).

Pour que tout un chacun soit au mieux de sa vie et à sa place, la société civile doit être partout "organisée", en rouages complexes qui peuvent être conceptualisés globalement en un "système sociétal".

Essayons une première définition pour "système sociétal" :

système sociétal : ensemble et propriétés des "structures d'organisation" de la "société civile".

De toute évidence il y a là toutes les structures "liées à l'organisation en communautés" (en France, "les mairies" par exemple). Mais on doit aussi y mettre ce qui n'est pas lié aux individus, ni à leur nombre. Par exemple, un réseau routier est "dans" le "système sociétal", de même pour toutes les infrastructures de communication. Eléments d'importance majeure, "les pouvoirs" qui s'exercent au sein de la société civile sont à mettre dans le "système sociétal". Bien entendu, les exemples qui précèdent ne sont pas exhaustifs.

Le "sociétaire" est en permanence "dans" le système sociétal, qui lui assure des "moyens collectifs" sans lesquels il vivrait assez mal.

Nos sociétés modernes des pays développés ont fait du "système sociétal" une chose de plus en plus complexe et "dangereuse" dans ce que toute cette complexité apporte (ou peut apporter) en "pannes et accidents" plus ou moins graves et plus ou moins "collectifs".

Disons ici que le "système sociétal" est tout à fait modélisable avec des concepts familiers aux automaticiens, et que, ceci expliquant cela, la stabilité ou les pannes de ce système sont tout autant à gérer que "la stabilité ou les pannes du système bancaire". De plus, il ne paraît pas possible d'éviter que le "système sociétal" soit clairement "plus important" que le système bancaire, avec donc une législation et des règlements appropriés pour que cette priorité ne soit pas oubliée.

En définitive on aboutit à la définition suivante :

système sociétal : ce qui apporte à un individu appartenant à une société civile les moyens d'une vie personnelle globalement satisfaisante.

Chacun peut là "vivre au mieux de ses possibilités (sens large)", dans son métier où ailleurs, avec tout ce que "les limites collectives" imposent, ce qui est bien connu.

Cette définition peut sembler "floue" ou "un peu trop large", mais il faut bien voir que "l'individu" doit être l'élément central de la société civile, et que, dès qu'il sort du périmètre "de sa personne", il est dans le "système sociétal", si celui-ci "existe autour de lui" (il peut-être perdu sans communication au milieu d'un océan).

Disposant de tous les éléments qui précèdent, on peut maintenant tenter une vraie définition pour "société civile" :

société civile : ensemble d'individus dans un "système sociétal".

Sans le "système sociétal" (même primaire, embryonnaire) il n'y a pas de "société civile".

Clairement, l'individu précité, perdu au milieu d'un océan, est en dehors de toute société civile, puisque privé de toute communication.

On voit bien que, d'une manière récursive, les définitions de "société civile" et de "système sociétal" se renforcent mutuellement, et qu'il n'est pas possible de considérer l'un sans l'autre, d'où le concept global qui devient nécessaire.

Il faut ajouter que, d'une manière inévitable, il a fallu faire monter la dominance du "système sociétal". On va voir plus loin que mettre l'accent sur "le système sociétal" permet l'émergence des bonnes idées, car le problème sociétal est bien à poser "par rapport au système sociétal".

VIII-3. L'affinage : "stocive" "sociosystème" et "systocive"

On va effectuer quelques démarches fructueuses en cherchant à améliorer les vocables.

L'usage de "société civile" s'impose si on veut sortir des ambiguïtés qui montent si on dit simplement "la société", mais vraiment c'est un peu lourd à force de répétitions.

Sans préjuger du succès possible de cette appellation et surtout pour satisfaire les nécessités "locales" de ces notes, on peut introduire le vocable "stocive" pour désigner "la société civile",

Retombée très importante, il va être possible d'enrichir la définition de "stocive" avec quelques éléments essentiels, car nous avons acquis la liberté de le faire en créant le mot.

Au passage il a fallu regarder d'un peu plus près "civil" et ses liens sémantiques. Sans vraiment s'attacher aux racines latines (qui apportent peu), un lien monte avec "civilisation" et il faut le renforcer. Voici la définition qui paraît la plus séduisante :

civilisation : ensemble des caractéristiques spécifiques à une société, une région, un peuple, une nation, dans tous les domaines : sociaux, religieux, moraux, politiques, artistiques, intellectuels, scientifiques, techniques.

(d'après http://www.toupie.org/Dictionnaire/Civilisation.htm )

Il est important de pouvoir dire que la stocive contient des "stociviens civilisés" c'est-à-dire que "la société civile" baigne dans un contexte de civilisation qui est un de ses fondamentaux.

Mais, pour autant que "stocive" mette l'accent sur "civil", les éléments de la civilisation ne peuvent pas lui être complètement "attribués" (faire partie de ses attributs), ce qui par contre pourra être fait avec "systocive", qui va être défini un peu plus loin. En fait, la société civile (les individus) peut disparaître sans que meure vraiment la civilisation.

Sans difficulté, on peut choisir sociosystème pour dire "système sociétal" plus aisément. Le vocable est déjà assez utilisé mais il paraît difficile là de dire autrement.

Au point où nous en sommes, on voit émerger une entité fondamentale :

La systocive

société civile

+

système sociétal

stocive

+

sociosystème

Le mot systocive est créé à partir d'une approche symboliquement "fusionnelle", mêlant "stocive" et "sociosystème", ce qui permet de mieux cerner les enjeux et ce que cela concerne.

Essayons une définition pour systocive :

systocive : ensemble des éléments qui caractérisent un groupement d'humains (les systociviens) habitant dans une région géographiquement définie et considérés comme vivant dans un "sociosystème".

Pour voir plus clair, car c'est difficile, c'est un peu comme "soft+hard" quand il s'agit d'un ordinateur. L'analogie est forte, mais il faut l'arrêter là. "Le hard" c'est nous, les "systociviens", ce qui nous donne droit à des égards peut-être inusités.

Il y a un lien "congénital" entre "systocive" et "civilisation", la "systocive" reçoit de plein droit les attributs de "la civilisation", en quelque sorte elle est la base même de ce qui peut(doit) être utilisé pour faire monter l'idée même de civilisation et de son contenu.

"Systocive" et "systocivien" sont deux vocables qui renforcent la dominance du sociosystème dans tout ce qui peut être lié à "qualité de vie" ou "non-qualité de vie". C'est "la clé", et il est très important de remarquer ici que :

les ingrédients à considérer pour bâtir la "systocive" sont fondamentalement "apolitiques".

VIII-4. Le role et la situation de l'Etat

Il ressort de quelques définitions lues, que l'Etat est dit "en dehors" de la société civile. Les idées développées ci-dessus permettent de voir plus clair. On sent que dire ainsi est une association implicite de l'Etat à un sociosystème qui reste "non perçu". L'Etat est un rouage essentiel, central, dans le "système sociétal".

Il reste que l'idée de situer l'Etat "en dehors" de la société civile est dangereuse. Ceux qui détiennent un pouvoir politique sont enclin à s'y identifier et à se considérer comme "à part". Tous les individus qui vivent par exemple dans une nation sont obligatoirement "dans" la société civile, avec toutes les obligations de solidarité que cela implique.

Il faut insister encore : la vie individuelle peut être celle d'un(e) "homme(femme) d'Etat" sans que cesse l'appartenance à la société civile.

Les précautions verbales qui précèdent sont nécessaires, car, dans une démocratie, "le pouvoir politique" doit être "le pouvoir dominant".

VIII-5. Limites sociétales, appartenance

La stabilisation des ressources financières d'une société civile rend obligatoire une gestion claire des conditions d'appartenance à cette société, qui devient très attractive par l'automatisme des soutiens de solidarité qu'elle implique.

Il semble qu'"aucune obligation n'est faite à priori", en tous cas dans la société civile française, d'exprimer une volonté de participation à quoi que ce soit de collectif, ce qui peut faire l'objet de choix personnels. Mais il y a aussi tous ceux qui sont "en panne", qui n'ont plus leur place dans les rouages. Globalement, ceux qui sont "aidés à survivre", ceux qui sont dans un espace sociétal où la solidarité est dominante, sont aussi "dans la systocive". Ce dernier point est crucial pour définir "les limites sociétales", les frontières, les modalités d'appartenance, et les flux entrant et sortant.

Avec la mise en place d'une systocive stable, dans laquelle les accidents de parcours deviennent l'exception, il devient essentiel de définir des limites claires d'appartenance et d'en contrôler le respect.

On ne pourra pas construire la société nouvelle sécurisée sans contrôle strict des conditions d'appartenance.

Il y a certainement aussi quelques "intégrations" à renforcer. Le "monde de la banque" doit vraiment se sentir mal à l'aise, face à une "société civile" devenue très critique, du haut en bas de l'échelle sociale. Le "pouvoir financier" revient au premier plan avec les blessures encore ouvertes de la grande crise 2007-2009. Il est absolument nécessaire de renforcer la relation d'appartenance du système bancaire à la systocive et la notion du rôle fondamental qu'il y joue, avec une évolution à attendre vers une perception "sociétalement meilleure" de l'univers bancaire.

VIII-6. Le tout petit début de "la saga des systociviens"

C'est la fin de la dernière sous-section de la "presque dernière" section, exemplairement un très bon endroit pour conclure en termes d'espoirs, avec la "systocive" et les "systociviens", plus tout ce qui a été commenté avant d'en arriver là.

Nous avons tout ce qu'il nous faut. Les bases existent d'une éthique planétaire largement acceptée "dans ses fondements". Les moyens techniques existent, en particulier ceux pour gérer en finesse des complexités très touffues, mais aussi ceux pour une accessibilité sans précédent à toutes sortes de connaissances.

Le problème dominant n'est plus l'opposition entre des idéologies, tout le monde ayant compris qu'il y en a tant et tant. Partout sur la planète, quels que soient les "régimes", c'est le même jeu (au sens strict) de base qui se joue, celui de la grande finance, celui des grands déséquilibres économico-financiers.

Notre problème "sociétal" est là. Au moins dans tous les pays "développés" (et donc sans doute plus loin), il faut utiliser toutes nos potentialités pour aller vers "la systocive stable" avec la dominance publique déclarée du "sociosystème".

Il n'y a rien de difficile. Il y a des immensités de liquidités qui "embarassent" les financiers. Il est possible de très rapidement remettre à zéro toutes les dettes publiques. La relance économique qui peut en résulter devient considérable. Le jeu boursier peut perdurer, La "société civile" peut être mise à l'abri des conséquences négatives des spéculations.

Il faut un peu de courage politique assorti de beaucoup de détermination. Qui relève le gant ? Carrière exceptionnelle garantie!

Il ne faut pas vraiment "renverser des montagnes", il faut "avancer", il faut, par rapport aux immenses possibilités que notre civilisation permet d'entrevoir, que très modestement nous mettions en place

"le tout petit début de la saga des systociviens"

...

Se libérer de toute idéologie et voir poindre des solutions pragmatiques

Restaurer le sens de mots, tellement galvaudés dans des discours et des écrits liés à des idéologies et/ou à des postures, avec ensuite tant d'espoirs déçus.

-1. Propriété évidente, un vocable permet de mieux cerner une idée ou un concept. Il est utilisable partout "à la place d'un long discours qui est contenu dans sa définition". Si le vocable est créé, on peut affiner la définition.

Sauf exceptions, les vocables créés n'ont pas été utilisés dans les sections précédentes.

-2. L'approche "société civile" + "système sociétal" met en évidence l'imbrication des deux concepts. Ceci amène assez directement à un concept unique les englobant (voir "systocive").

On part d'une idée très simple sur "la société civile", avec pour définition initiale "l'ensemble des individus qui cohabitent dans un village, une cité ou une nation".

L'affinage fait apparaître la nécessité de disposer d'abord d'idées claires sur "le système sociétal", qui peut être défini par l'ensemble et les propriétés des "structures d'organisation" de la "société civile", mais plus généralement le "système sociétal" est ce qui apporte à un individu appartenant à une société civile les moyens d'une vie personnelle globalement satisfaisante.

Il en découle que "la société civile" est un ensemble d'individus dans un "système sociétal", dont l'existence (même embryonnaire) conditionne l'existence de la société civile.

-3. En affinant encore les définitions, "civil" fait monter "civilisation", puis "soccive" pour dire "société civile" et ouvrir la liberté vers tout affinage encore souhaitable.

Bien que la "soccive" baigne dans un contexte de civilisation, plus ou moins avancée, il apparaît que c'est l'ensemble "soccive plus sociosystème" (systocive) qui peut recevoir les attributs complets de la civilisation. On introduit ainsi "la systocive", qui s'impose en tant que concept fondamental.

-4. Il y a des définitions dans lesquelles l'Etat est "en dehors" de la société civile. Les idées déjà développées permettent de voir plus clair. Dire ainsi est une association implicite de l'Etat à un sociosystème qui reste "non perçu". L'Etat est un rouage essentiel, central, dans le "système sociétal".

-5. Dans une systocive "stable" il est essentiel de définir des limites claires d'appartenance et d'en contrôler le respect.

-6. Nous avons tout ce qu'il faut : une éthique de base planétaire largement acceptée "dans ses fondements", tous les moyens techniques, en particulier ceux pour gérer en finesse des complexités très touffues, mais aussi ceux pour une accessibilité sans précédent à toutes sortes de connaissances.

Il ne faut pas vraiment "renverser des montagnes", il faut "avancer", il faut, par rapport aux immenses possibilités que notre civilisation permet d'entrevoir, que très modestement nous mettions en place "le tout petit début de la saga des systociviens".

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